jeudi 22 décembre 2011
Is my brain in vain ?
dimanche 18 décembre 2011
vendredi 16 décembre 2011
Marianne
jeudi 15 décembre 2011
mercredi 14 décembre 2011
Ma gazelle
lundi 12 décembre 2011
jeu de miroir
mercredi 7 décembre 2011
Promesse de vie
Justine
D 1 - Moi-Même, je suis un Self-Made-God
D 2 - Tout ce qu’il y a autour de Moi, J’en suis l’auteur
D 1 - L’inventeur
D 2 - Le régisseur
Chœur - JE SUIS DIEU !
D 1 - Au début, il n’y avait rien
D 2 - Et je l’ai fait mien
D 1 - J’ai fait mieux
D 2 - Dieu vaut mieux que rien
D 1 - Si l’on a d’yeux que pour rien
D 2 - Ça lui gonfle l’égo
( Dieu 1 mime une grosse bite, Dieu 2 mime un gros cou.)
D 1 - Entre Dieu et…
Dieu 3 - Je suis Dieu
D 1 - Je suis Dieu
D 2 - Je suis Dieu
D 3 - J’ai tout fait
D 1 - Tout ce qu’il y a autour de Moi
D 2 - Je l’ai fait Mien.( Dieu 3 s’intercale dans la ronde ) J’ai fait mieux
D 3 - Moi-même
D 1 - J’en suis l’auteur (mimant un gros cou )
D 2 - Tout ce qu’il y a autour de Moi
D 3 - Le père, le géniteur (mimant une grosse bite )
D 1 - Et j’ai fait mieux que rien
D 2 - Ça lui gonfle l’égo (mimant un gros cul)
Chœur - JE SUIS DIEU
D1 - Je suis Dieu, J’ai tout fait (gros cou)
D2 - Ça lui gonfle l’égo (gros cul)
D3 - ‘Y avait rien, J’ai fait mieux ( grosse bite)
D1 - Je
D2 - Suis
D3 - Dieu
Chœur - QUI ES-TU ?
Justine - Je m’appelle Just…
D1 - Qui est son auteur ?
D2 - Son géniteur ?
D3 - Son inventeur ?
D1 - Il n’y avait rien
D2 - Et il y a
D3 - Tout autour de moi
Chœur - ÇA. QUI ES-TU ?
Justine - Je m’appelle…
D1 - En tous cas, ça parle
D2 - Oui mais pas longtemps
D3 - Problème d’autonomie
D1 - ‘Faudrait voir la batterie
D2 - L’alternateur
D3 - Les vis platinées
D1 - C’est quelle marque ?
Chœur - QUI ES-TU ?
D2 - Je m'app…
D3 - On n’y arrivera pas
D1 - Essayons encore
D2 - Une dernière fois
Chœur - QUI ES-TU ?
Justine - (très vite) Je m’appelle Justine, je passais là par hasard, j’ai entendu
du bruit, j’ai voulu voir, maintenant, j’ai vu, au revoir …
Et je ne suis pas une voiture !
D3 - Qu’est-ce qu’elle dit ?
D1 - Qu’elle n’est pas une voiture.
D2 - Elle doit être un peu conne, on n’a jamais vu une voiture s’appeler Justine
D3 - Où en étais-Je ?
D1 - Où en étions-Nous ?
D2 - Où en étions-Je ?
D3 - Ça pose problème
D1 - Il n’y avait rien
D2 - Et il y a
D3 - ÇA !
D1 - Arrêtez de m’appeler «Ça » ! Je m’appelle Justine, je vous dis !
D2 - C’est vrai que ça parle
D3 - C’est même fatiguant
D1 - Les femmes…
Chœur - UNE FEMME ?
(Ils recommencent -s’ils avaient arrêté- à tourner autour de Justine)
D2 - La carrosserie a l’air neuve…
D3 - Le CX performant…
D1 - ‘Faudrait ouvrir le capot…
D2 - ‘Y a des airbags…
D3 - Exterieur cuir…
D1 - ‘Faudrait ouvrir le capot
D2 - ‘Faudrait ouvrir le capot
D3 - ‘Faudrait ouvrir le capot
D1 - Problème de carburation, rien de grave
Justine - Je consomme énormément
D2 - Question de réglage
D3 - Et de discipline
Justine - Un essieu tordu ! La courroie détendue ! La culasse fendue !…
D1 - Aïe, c’est rédhibitoire, ça
D2 - Bah, pour une virée à la mer…
D3 - ‘Y aura qu’à la laisser sur la plage
D1 - Et on pourra peut-être récupérer des pièces
D2 - La batterie
D3 - Les vis platinées
Ils recommencent à avancer vers elle. En bruit de fond, le vent, la mer, les mouettes, monte doucement, tandis que le noir se fait.
dimanche 4 décembre 2011
Le Bureau des Amours Perdues
vendredi 2 décembre 2011
podferdek!
Podferdek, on m’a volé ma bicyclette
On m’a laissé la roue avant attachée au parcomètre
Podferdek, qu’est-ce que ça peut avoir l’air bête
Une roue avant cadenassée isolée de son contexte
Podferdek, fait la fliquette mise au fait
Podferdek, on a volé vot’ bicyclette
Podferdek, ‘faut porter plainte mais si vous l’ faites
‘Faudra remplir des formulaires et les formulaires ça m’embête
Refrain :
Podferdek, podfermilliard,
Milliard de tettes, podferdek
Où est-elle aujourd’hui ma bicyclette
Maltraitée par une sombre klette
Qui la laisse rouiller dans la tempête
Comme un vieux patin à roulettes, comme une minable trottinette
Mais pour moi, c’était bien plus qu’une bicyclette
C’était mon amour, mon orgueil, mon horizon, ma raison d’être
Avec elle j’allais d’Anderlecht à Skarbek
J’allais par les vaux et les monts conter fleurette à Violette
Refrain
Podferdek, je le jure sur ma bicyclette
Podferdek, je déclare la guerre au racket
Qu’ils fassent gaffe les voleurs de bicyclette
Désormais dans la cité un justicier masqué les guette
Podferdek, et si je croise le malhonnête
Le sale mec qui m’a fauché ma bicyclette
Podferdek, je m’en irai lui faire une tête
Sa mère ne le reconnaîtra plus qu’à l’odeur de ses chaussettes
Refrain ad lib.
jeudi 1 décembre 2011
panique à bord
mardi 29 novembre 2011
Dix ans de chien
lundi 28 novembre 2011
Rosa
Dans le fond, c'est la fatalité. Rien d'autre. S'il n'avait pas lu son horoscope ce jour-là, le fils du procureur Demannet serait encore vivant. "Amour : ambiance cordiale". Tel était le programme qui s'offrait à lui. Il ne lui en fallait pas plus pour sauter dans sa Porsche… et aller aux putes. Roger, c'est son nom, n'a jamais su y faire avec les filles alors : l'avenue Louise… L'avenue Louise, par ces belles soirées d'été, on peut y rouler au pas. L'air faussement vacancier. On fait semblant de ne pas regarder les filles, et on ne voit qu'elles. On les entend aussi : "Chéri, tu m'emmènes ?" Un vague regard, Chéri a le choix : une rousse, une blonde, fausses toutes les deux. Il passe son chemin. Il a déjà son idée : Rosa, Une petite Bulgare qu'il s'était levée la dernière fois. A peine dix-huit ans. Rosa …
Après la passe, il lui avait dit que son père était procureur. D'abord, ça l'avait effrayée. Procureur, ça sent l'accusation, la condamnation, l'expulsion. Il lui avait alors expliqué - avec des mots simples- que ça pouvait aussi arranger certaines affaires. Elle ne comprend pas bien le français, Rosa, mais elle avait demandé : " Des papiers en règle ? ". Oui, des papiers en règle, ça pouvait se faire. Alors, elle a de nouveau été très gentille avec lui. Et sans supplément. En partant, il lui a promis des nouvelles. Et puis, il a oublié. Bah ! Il lui dirait que c'était en cours.
C'est au croisement de la rue Defaqz qu'il l'a vue. Il s'est arrêté. Il lui a fait signe. A partir de là, tout a été très vite. Elle a fait un signe aussi, mais en regardant ailleurs, puis elle n'a plus bougé. Du coin opposé a surgi ce type en costume strict. Droit sur Roger. Arrivé à sa hauteur il a sorti un 6,35 et lui a tiré deux balles dans la tête, sans lui laisser la moindre chance. Le mac de Rosa, ça ne lui avait pas plu cette histoire de papiers en règle.
Et l'horoscope précisait : "Santé : fortes migraines".
On ne va pas contre le destin…
Samantha
Ce jour-là comme tous les autres jours, Samantha ouvrit les yeux avant la sonnerie du réveil. Ce matin-là, pourtant, il n’indiquait pas sept heures et demie, mais bien cinq heures et quart. Samantha se redressa sur son lit et eut très vite l’intuition que quelque chose manquait. Du regard, elle inspecta sa chambre sans parvenir pourtant à identifier l’objet de son malaise. Ce n’est que lorsqu’elle voulut réveiller Sacha qu’elle se rendit compte que la place à côté d’elle était vide. Elle alluma.
- « Sacha, Sacha ? »
Jamais en 25 ans de mariage, Sacha ne s’était levé à cinq heures du matin pour aller pisser ou manger un reste de gefilte fish dans le frigo, il ferait beau voir ! Assise au bord du lit, Samantha attendit la réponse un moment, guettant les bruits de la maison avant d’enfiler son peignoir et descendre au salon.
La maison était silencieuse. Vide ? Une sourde angoisse la saisit. Elle remonta et ouvrit doucement la porte de la chambre d’Antoine, son cadet dont la respiration asthmatique remplissait ordinairement l’espace. Silence. Elle alluma : le lit était vide. Elle ne doutait pas que celui de Nora le fût également, elle n’en inspecta pas moins sa chambre et par la suite toutes les autres pièces de la maison où chaque coup d’œil lui renvoyait son isolement. Dans la nuit encore présente de ce mois d’octobre, Samantha se sentait comme sur une ile déserte. Une bouteille à la mer pensa-t-elle. Mais oui : téléphoner ! Mon gsm ! Retour au salon. Mais le portable n’était pas dans le sac à main. De nouveau, elle fouilla à droite, à gauche, ouvrant des tiroirs improbables, exhumant des trésors oubliés jusqu’à ce que l’implacable vérité s’impose à elle : on avait kidnappé sa famille, on lui avait volé son gsm, tout contact avec l’extérieur était interdit. Sortir, appeler au secours ! À cet instant de ses pensées, elle se trouvait dans sa chambre. Elle se précipita vers l’escalier mais, marchant sur la ceinture de son peignoir défait, elle trébucha et dégringola les seize marches jusqu’au carrelage glacé du hall d’entrée.
Il était sept heures trente quand Sacha, Antoine, Nora et Max, les bras chargés de fleurs glanées au marché du Midi entrèrent dans la maison en chantant : « Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire... » Ils trouvèrent le cadavre de Samantha au bas de l’escalier dans une pose grotesque, baignant au milieu d’une mare de sang tandis que dans la chambre, le réveil commençait à sonner.