dimanche 28 octobre 2012

amour à mort


C’est trop
Trop de monde
Je ne peux pas me montrer comme ça, avec mes yeux rouges
Ils m’attendent avec mes yeux rouges et mes joues rongées par la mort
Au moins, qu’ils ne voient pas mon ventre, ni sa maigreur, ni la rage qui le ronge
Oh non, qu’ils ne voient rien de ma maigreur
J’ai mis des vêtements bouffants
Je ne peux quand même pas mettre une cagoule pour me cacher !

Ils m’attendent et je n’ai rien à leur dire
La lumière m’agresse et leur gentillesse me saute à la gorge
Je vous en prie
Ne soyez pas gentils avec moi
Si vous voyiez mon ventre et mes bras squelettiques
Vous n’auriez pas envie d’être gentils
Pourquoi êtes-vous si gentils ?

Je sors de mon lit comme j’y rentre
Fatiguée, épuisée
Les draps sont mouillés quand je me lève
Ils sont sales quand je me couche
Il doit y en avoir, des cauchemars pour laisser ces traces
Je ne m’en souviens pas
Où sont mes rêves ?
Je ne demande pas grand-chose
Où sont mes rêves ?
Qu’est-ce que j’ai fait de mes désirs ?

Dans ce miroir, c’est moi ?
D’où sort ce pendentif ?
Cadeau ?
De qui ?
De moi ?
De ... ? De... ?
Mais qui était-ce !!?
Et pourquoi est-il parti avec ce morceau de mon ventre ?
Et ce pendentif ridicule, c’est le prix de ma douleur ?

Miroir, mon beau miroir, dis-moi combien j’ai de cheveux blancs
Dis-moi combien de temps il me reste à attendre avant le grand sommeil

Il me dit que je suis pâle comme un suaire et que les yeux me rentrent dans les orbites

Du rouge
Oui, je vais mettre du rouge
Oh, pourquoi est-ce que je tremble comme ça ?
Voilà
Ah oui, le rouge et le blanc, c’est parfait
Je suis parfaite
Parfaitement grotesque
Ils attendront !

Ils sont gentils
Ils attendront
Dormir
Dormir dans mes draps sales et froids
Dans ma chambre nue
Mon dernier rempart
Je n’ai pas sommeil
Je veux juste dormir