jeudi 22 décembre 2011

Is my brain in vain ?



... C'est le nom de ce délire parapsychotique un peu plus grand qu'un A4. Le principe est simple : posez la pointe de votre marqueur en un endroit quelconque de la feuille et laissez-la aller de façon à remplir tout l'espace sans jamais vous arrêter, jusqu'à revenir à votre point de départ. Bon, ici j'ai triché. Je veux dire que je ne l'ai pas fait en un seul jour. Mais j'ai toujours continué le même trait. Vous pouvez vérifier.
Encore une chose: si je n'y avais pas mis ce titre à l'époque, je le baptiserais aujourd'hui "Mais où est l'y dans labyrinthe?"

dimanche 18 décembre 2011

vendredi 16 décembre 2011

Marianne

Marianne sort de chez elle. Dans le caniveau, un paquet de feuilles mortes amassées par le balayeur attend son coup de pelle. Dans le ciel, des paquets de nuages alternent l’ombre et la lumière au gré du vent piquant. Marianne ne regarde pas le ciel. Par contre, elle a très envie de shooter dans le tas de feuilles comme quand elle avait neuf ans et qu’elle voulait être un garçon. Mais aujourd’hui, elle a 37 ans et le travail des autres, ça se respecte, alors elle refoule son désir, un de plus, et s’en va son chemin. Elle a 5 minutes à marcher pour rejoindre la gare où l’attend le bus qui l’amène chaque jour à son travail bruxellois. Marianne est institutrice et le jeudi, elle ne commence qu’après la récréation. Laurent lui, est parti à son bureau depuis plus d’une heure. C’est le seul jour où il fait le café.
Ça ne va pas fort, ces temps-ci. L’automne ? Le changement d’heure ? Sa classe, une cinquième, n’est pas pire qu’une autre. Ça ne va pas fort, c’est tout. Elle a deux minutes avant le départ, le temps de fumer sa quatrième cigarette de la journée. Elle les compte. Peut-être un jour se décidera-t-elle à arrêter. Geneviève lui a dit l’autre jour en l’auscultant qu’elle pouvait l’aider. Du coup, elle se rappelle son rendez-vous d’après l’école. Elle aura le temps de se balader entre les deux. Peut-être faire un magasin ? Elle sourit fugitivement à cette idée. Le chauffeur lance le moteur. Elle jette sa cigarette et grimpe dans le bus. Elle salue machinalement tout en montrant son abonnement et s’assied à sa place habituelle. Il y a 45 minutes de trajet : c’est largement assez pour corriger les cinq copies qui lui restent.
À l'école, la journée se passe, mais Marianne est absente. Ses élèves sont étrangement calmes, comme s’ils sentaient que rien ne pouvait l’atteindre aujourd’hui. Elle n’entend rien non plus de ce qui fait s’agiter ses collègues : le projet de réforme de ce crétin de Ministre, la brocante annuelle dans la salle de gym, l’accouchement de Chantal… La journée se passe et Marianne donne ses cours en pilotage automatique. Après la cloche, le directeur la retient. « C’est fichu pour les magasins » pense-t-elle sans plus, mais que lui dit-il ? Elle serait incapable de s’en rappeler. Elle nage dans une sorte de spleen. Le directeur la libère enfin et elle part à son rendez-vous. Elle peut aller à pied, l’hôpital n’est pas loin.
Deux heures plus tard, elle est assise dans la salle d’attente, sans pouvoir se concentrer sur les revues défraichies. Le gentil jeune homme lui a demandé de patienter un petit instant. Elle s’était sentie un peu mal à l’aise quand elle avait dû dénuder sa poitrine, mais il avait été très délicat, très professionnel. « Un quart d’heure, pas plus » lui avait-il dit après l’examen. Alors, elle attendait là depuis trente minutes, repensant à ce que Geneviève lui avait dit, sans paraitre plus alarmée : « Un petit kyste. Ce n’est sûrement pas grave, mais il vaudrait mieux faire une mamo. » Elle est vaguement angoissée. Elle fumerait bien une cigarette. Elle sourit : « Pas dans un hôpital ! »
Soudain, elle aperçoit Geneviève en discussion avec le gentil jeune homme. Leurs regards se croisent. Geneviève semble hésiter un instant, puis se dirige vers elle. Elles s’embrassent, s’asseyent. Ça fait bizarre de voir sa copine-toubib dans cet hôpital, pense Marianne. Geneviève lui sourit, elle ouvre la bouche, les mots restent calés au bord des lèvres, puis elle lâche : « C’est positif. »
-       Ça…veut dire que tout va bien ?
Geneviève est embarrassée : « C’est vraiment une tumeur. »
Marianne regarde sa copine, puis elle regarde sa toubib. Elle ne sait plus laquelle des deux lui parle. Ça commence à tourner dans sa tête, tous ces mots qu’elle avait soigneusement ignorés ces derniers jours. Cancer, cancer du sein, cancer au sein de sa vie, cancer. Sa vie s’arrête. Sa vie s’arrête . Précisément. Elle n’écoute pas les propos rassurants de Geneviève : « Il est encore jeune… sans doute pas de métastases… chirurgie réparatrice… des milliers de femmes… perruques… bla-bla-bla… » Elle pense à Laurent qui ne la regarde déjà plus et qui maintenant ne va plus voir que ça ! Marianne se lève, elle quitte la salle d’attente et ne sait pas comment elle se retrouve sur le trottoir, KO debout. Elle fouille son sac, trouve ses cigarettes. « Mais quelle conne je suis ! » Elle a envie de hurler : « Quelle conne je suis ! Je vais crever, et je fume, et je vous emmerde ! » Mais personne ne lui prête attention, alors elle allume sa dernière clope de la journée, jette son paquet vide dans la première poubelle venue et s’en va prendre son bus. Le soir tombe, un petit crachin froid s’est installé sur la ville. 

mercredi 14 décembre 2011

Ma gazelle


Elle est là, elle m’attend. Elle a beau être accompagnée, je sais qu’elle n’est là que pour moi. Gracieuse ; elles le sont toutes, cherchant les pousses tendres. Quoi de plus beau qu’un troupeau de gazelles dans la savane ? Mais elle, pourquoi elle ? Elle boîte légèrement. Peut-être s’est-elle blessée dans un buisson d’épineux, ou a-t-elle coincé un de ses frêles sabots entre deux cailloux ? Elle boîte. C’est ce qui fait tout son charme. Je m’approche tout doucement du groupe. Mmmh, les voir sans être vu ! J’avance contre le vent et je sens leur odeur. Mon ventre frôle le sol à se brûler. Je les entends mâchonner maintenant ; j’avance. Crac ! Une brindille sous mes pas : plus un geste ! Certaines ont relevé la tête et cherchent la menace. Je ne bouge pas, le temps s’écoule, mon cœur bat, le soleil tape. Le temps s’écoule et mes gazelles se remettent à leur repas. Mon cœur bat et je me remets en mouvement. Encore quelques pas.
Soudain, tout s’agite ! Quel oiseau de mauvaise augure a ainsi affolé mon troupeau ? Plus le choix : je m’élance. Je n’ai d’yeux que pour elle. Elle seule semble digne de moi. Elle galope. À gauche, à droite. Quel jeu merveilleux ! Je ne la lâche pas. Elle galope de tout son boitillement. Je vole, je suis le maitre de la savane. Cinquante kilos de muscles, de griffes et de canines. Ça y est, je te tiens, ma gazelle !
Notre étreinte ne durera pour toi que le temps d’un râle d’agonie. Tu as trouvé ton maître, j’ai trouvé mon repas. Console-toi, ma belle : des gazelles comme toi, il y en a des milliers, les léopards comme moi sont en voie de disparition.

lundi 12 décembre 2011

jeu de miroir

Le soleil déclinant tapait sur l'écran de l'ordinateur abandonné sur la table basse. Les ordinateurs ont parfois des bogues, mais ils sont dénués d'états d'âme. C'est donc sans y penser qu'il a réfléchi ce rayon sur la base de la lampe murale de la cuisine. 

mercredi 7 décembre 2011

Promesse de vie


C’est une ville. Elle est déserte. Les rues sont rectilignes.
Déserte, ça ne veut pas seulement dire qu’il n’y a personne : il n’y a rien. Pas de voiture, pas de jardin, pas de papiers balayés par le vent ; d’ailleurs, il n’y a pas de vent. Rien que des trottoirs étroits bordant des immeubles aux arêtes saillantes, aux fenêtres carrées béant sur d’insondables ténèbres. Une lumière crue tombe verticalement d’un ciel uni, offrant un spectre de couleurs qui va de l’ocre au gris.
Dans ce mélange de paysage terrestre et d’ambiance lunaire, j’arpente les rues. Deux cent septante-cinq pas entre chaque carrefour. Le silence est étrange, total ; pas une mouche pour le troubler. C’est à peine si j’entends mes propres pas et ma respiration. Je m’arrête... Non, je ne les entends pas. Je marche dans ce silence solide comme l’air. Combien de temps ? Rien n’indique qu’il soit plus tôt ou plus tard. Le temps est aussi immobile que l’espace. Et derrière chaque coin, le même décor immuable.
Un carrefour comme tant d’autres ;  je le traverse sans regarder. Je ne regarde plus. Pourtant...
Quelque chose d’insolite vient frapper la rétine de mon œil gauche. Je pivote : c’est un arbre, un feuillu, énorme, colossal. Ses racines vont d’un trottoir à l’autre ; le tronc est à peine moins large et ses plus basses branches frôlent les toits. Semblable à une statue, son feuillage n’a pas le moindre frémissement. Il est aussi immobile et silencieux que la ville où il plonge ses racines. Mais le parfum d’humus qui sourd de son ombrage ne ment pas : il reste un coin de vie dans cet univers stérile. Je m’approche. J’aperçois, suspendu à une branche, un point coloré. Une fleur, un fruit, un ballon d’enfant? Je m’approche encore pour mieux distinguer. Je suis presque en dessous quand l’objet tombe à mes pieds, doucement, comme une offrande. C’est un fruit. Je le ramasse ; sa peau est douce, une odeur sucrée monte à mes narines. Je vais pour y mordre, mais je me reprends et j’adresse d’abord à mon végétal ami un salut de reconnaissance. En quelques bouchées, tout est consommé. Il n’y avait ni pépins, ni noyau. Tout en mangeant, j’ai repris mon mouvement. Je suis maintenant à quelques pas du tronc. Sous mes pieds, un tapis de mousse me tend les bras, je m’y love, repu et doucement soûl. La ville et son périple infini me semblent loin, je m’offre quelques instants de repos.
***
L’homme s’endort bientôt d’un sommeil profond. Une bruine acide tombe alors du feuillage et dissout le corps étendu. Déjà, l’arbre y puise sa substance tandis qu’au loin, sous le ciel uni, s’agrandit encore son piège de rues.

Porte-bonheur

Justine

(Dieu 1, seul en scène)

DIEU 1- Je suis Dieu! J’ai tout fait. Moi-même. Même Moi. Je suis un Self-Made-God! Tout ce qu’il y a autour de Moi, j’en suis l’auteur,… le père,… le géniteur,… le régisseur,… l’inventeur,… JE SUIS DIEU !… Au début, il n’y avait rien. Et Je l’ai fait Mien. (serrant le rien dans son poing) J’ai fait mieux. Car Dieu vaut mieux que rien. Si l’on a d’yeux que pour rien, ça lui gonfle l’ego (mimant un gros cou) et entre Dieu et rien, on n’est pas entre…

( Entrée de Dieu 2 )

DIEU 2   - Je suis Dieu. J’ai tout fait
D 1           - Moi-Même, je suis un Self-Made-God
D 2           - Tout ce qu’il y a autour de Moi, J’en suis l’auteur

( commence une ronde entre les 2 )
D 1           - Le père
D 2           - Le géniteur
D 1           - L’inventeur
D 2           - Le régisseur
Chœur     - JE SUIS DIEU !
D 1           - Au début, il n’y avait rien
D 2           - Et je l’ai fait mien
D 1           - J’ai fait mieux
D 2           - Dieu vaut mieux que rien
D 1           - Si l’on a d’yeux que pour rien
D 2           - Ça lui gonfle l’égo
( Dieu 1 mime une grosse bite, Dieu 2 mime un gros cou.)
D 1           - Entre Dieu et…

( Entrée de Dieu 3 )

Dieu 3     - Je suis Dieu
D 1          - Je suis Dieu
D 2          - Je suis Dieu
D 3          - J’ai tout fait
D 1          - Tout ce qu’il y a autour de Moi
D 2          - Je l’ai fait Mien.( Dieu 3 s’intercale dans la ronde ) J’ai fait mieux
D 3          - Moi-même
D 1          - J’en suis l’auteur (mimant un gros cou )
D 2          - Tout ce qu’il y a autour de Moi
D 3          - Le père, le géniteur (mimant une grosse bite )
D 1          - Et j’ai fait mieux que rien
D 2          - Ça lui gonfle l’égo (mimant un gros cul)
Chœur    - JE SUIS DIEU
D1           - Je suis Dieu, J’ai tout fait (gros cou)
D2           - Ça lui gonfle l’égo (gros cul)
D3           - ‘Y avait rien, J’ai fait mieux ( grosse bite)

Un rythme se crée entre ces trois phrases répétées ad libitum. Les phrases et les gestes passent de l’un à l’autre, dans tous les sens. De temps en temps, un «JE SUIS DIEU» en chœur ponctue la litanie. Tout à leur ballet, ni D1, ni D2, ni D3 n’a remarqué l’entrée en scène de Justine. Elle les regarde, tourne autour d’eux, une ou deux fois, elle tente de s’intercaler dans la ronde mais n’y arrive pas. D1, D2 et D3 en sont venus à ne plus scander que «JE SUIS DIEU». De plus en plus hystériques, ils se touchent presque. Contact, climax. Un dernier « JE SUIS DIEU» et les trois Dieux s’éparpillent sur le plateau, épuisées, abandonnés (Silence puis musique : Meditango, Piazzolla). Justine contemple la scène, se décide à s’approcher des corps, finit par en toucher un et les trois réagissent en même temps. Lentement, le regard fixé sur elle, ils se lèvent et commencent à lui tourner autour. Au bout d’un temps, ils s’arrêtent.

D1          - Je
D2          - Suis
D3          - Dieu
Chœur   - QUI ES-TU ?
Justine   - Je m’appelle Just…
D1          - Qui est son auteur ?
D2          - Son géniteur ?
D3          - Son inventeur ?
D1          - Il n’y avait rien
D2          - Et il y a
D3          - Tout autour de moi
Chœur   - ÇA. QUI ES-TU ?
Justine   - Je m’appelle…
D1          - En tous cas, ça parle
D2          - Oui mais pas longtemps
D3          - Problème d’autonomie
D1          - ‘Faudrait voir la batterie
D2          - L’alternateur
D3          - Les vis platinées
D1          - C’est quelle marque ?
Chœur   - QUI ES-TU ?
D2          - Je m'app…
D3          - On n’y arrivera pas
D1          - Essayons encore
D2          - Une dernière fois
Chœur   - QUI ES-TU ?
Justine   - (très vite) Je m’appelle Justine, je passais là par hasard, j’ai entendu
                du bruit, j’ai voulu voir, maintenant, j’ai vu, au revoir …
                Et je ne suis pas une  voiture !
D3          - Qu’est-ce qu’elle dit ?
D1          - Qu’elle n’est pas une voiture.
D2          - Elle doit être un peu conne, on n’a jamais vu une voiture s’appeler Justine
D3          - Où en étais-Je ?
D1          - Où en étions-Nous ?
D2          - Où en étions-Je ?
D3          - Ça pose problème
D1          - Il n’y avait rien
D2          - Et il y a
D3          - ÇA !
D1          - Arrêtez de m’appeler «Ça » ! Je m’appelle Justine, je vous dis !
D2          - C’est vrai que ça parle
D3          - C’est même fatiguant
D1          - Les femmes…
Chœur   - UNE FEMME ?

(Ils recommencent -s’ils avaient arrêté- à tourner autour de Justine)

D2        - La carrosserie a l’air neuve…
D3        - Le CX performant…
D1        - ‘Faudrait ouvrir le capot…
D2        - ‘Y a des airbags…
D3        - Exterieur cuir…
D1        - ‘Faudrait ouvrir le capot
D2        - ‘Faudrait ouvrir le capot
D3        - ‘Faudrait ouvrir le capot

(Ils avancent vers elle, elle recule)

Justine  - Attendez ! Je…J’ai des vices cachés ! Je fume, beaucoup.
D1         - Problème de carburation, rien de grave
Justine  - Je consomme énormément
D2         - Question de réglage
D3         - Et de discipline
Justine  - Un essieu tordu ! La courroie détendue ! La culasse fendue !…
D1         - Aïe, c’est rédhibitoire, ça
D2         - Bah, pour une virée à la mer…
D3         - ‘Y aura qu’à la laisser sur la plage
D1         - Et on pourra peut-être récupérer des pièces
D2         - La batterie
D3         - Les vis platinées

Ils recommencent à avancer vers elle. En bruit de fond, le vent, la mer, les mouettes, monte doucement, tandis que le noir se fait. 

EPILOGUE

Les bruits de mer se fondent avec ceux d’une voiture n’arrivant pas à démarrer… La lumière revient, la scène est vide. Apparaît d’une coulisse un landau, puis un deuxième soudé au premier, puis un troisième soudé au deuxième et finalement Justine qui pousse péniblement le convoi. Elle traverse le plateau en hoquetant jusqu’à disparaître dans la coulisse opposée.

FIN

dimanche 4 décembre 2011

Le Bureau des Amours Perdues

Pendant la nuit du onze
Au douze octobre
Perdu amour en ronce
Et robe sobre
Amour en fin de course
Né au printemps
Egaré dans la brousse
De l’air du temps

Du carrefour des solitudes
Au boulevard des incertitudes
Par quels détours de rues en rues
Avais-je laissé mes pas me perdre
Jusqu’à cette façade funèbre
Du Bureau des Amours Perdues

Sur quelle voie sans issue
Me fourvoyai-je
Avec cette ingénue
Dans quel piège
De cafés de la gare
En bistrots louches
J’ai cherché au hasard
Cette sainte nitouche

Et c’est en désespoir de cause
Que je placardai cette annonce
Parmi d’autres moins ambiguës
Punaisées sur un mur blafard
Où couraient mouches et cafards
Du Bureau des Amours Perdues

Pendant la nuit du onze
Au douze octobre
Perdu amour en ronce
Et robe sobre
Amour aux yeux de braise
Et de ténèbre
Amour au goût de fraise
Où peut-il être

Je n’eus jamais de ses nouvelles
Mais à frayer ce ministère
Ma raison trouva son salut
Car n’ayant rien de mieux à faire
Je devins un agent modèle
Du Bureau des Amours Perdues

Ne désespérez pas
Car en ce temple
Si vous gardez la foi
A mon exemple
Vous pourrez commencer
Par le début
Mendiant au Bureau des
Amours Perdues

vendredi 2 décembre 2011

mais où sont...?


En ce temps-là, il y avait de vrais hivers! C'était en décembre 2010.

podferdek!

Podferdek, on m’a volé ma bicyclette

On m’a laissé la roue avant attachée au parcomètre

Podferdek, qu’est-ce que ça peut avoir l’air bête

Une roue avant cadenassée isolée de son contexte


Podferdek, fait la fliquette mise au fait

Podferdek, on a volé vot’ bicyclette

Podferdek, ‘faut porter plainte mais si vous l’ faites

‘Faudra remplir des formulaires et les formulaires ça m’embête


Refrain :

Podferdek, podfermilliard,

Milliard de tettes, podferdek


Où est-elle aujourd’hui ma bicyclette

Maltraitée par une sombre klette

Qui la laisse rouiller dans la tempête

Comme un vieux patin à roulettes, comme une minable trottinette


Mais pour moi, c’était bien plus qu’une bicyclette

C’était mon amour, mon orgueil, mon horizon, ma raison d’être

Avec elle j’allais d’Anderlecht à Skarbek

J’allais par les vaux et les monts conter fleurette à Violette


Refrain


Podferdek, je le jure sur ma bicyclette

Podferdek, je déclare la guerre au racket

Qu’ils fassent gaffe les voleurs de bicyclette

Désormais dans la cité un justicier masqué les guette


Podferdek, et si je croise le malhonnête

Le sale mec qui m’a fauché ma bicyclette

Podferdek, je m’en irai lui faire une tête

Sa mère ne le reconnaîtra plus qu’à l’odeur de ses chaussettes


Refrain ad lib.

jeudi 1 décembre 2011

panique à bord


Je ne sais plus où ni quand a été prise celle-ci. Ce dont je me souviens, c'est que c'était avec un appareil jetable (oui, je sais, c'est mal, ne frappez plus!), et aussi d'avoir pensé que je n'aurais pas voulu être dans un avion au milieu de turbulences pareilles.
Par contre, elle me rappelle une anecdote. J'étais à vélo et je roulais sur le plateau qui surplombe la rive droite de la Somme. A cet endroit, c'est plutôt désertique, quelques arbres et habitations au loin, c'est tout. Je voyais arriver l'orage sans trop m'inquiéter... jusqu'à ce que je prenne conscience que, perdu au milieu de cette plaine nue, sur mon vélo avec le manche de ma guitare qui dépassait, je faisais le paratonnerre parfait! Comme je ne tenais pas vraiment à ce que ma "folk" se transforme en "électrique" (et moi aussi par la même occasion), dans le même mouvement de panique, j'ai retourné ma guitare (manche vers le bas) et cherché sur la carte le plus court chemin vers la vallée. Et puis, j'ai pédalé très vite!
Après l'orage, j'ai continué mon chemin en longeant le fleuve: c'est très joli.